Comment se préparer à un tournoi (Partie I)
Pour le premier article de cette série
inédite qui abordera la stratégie et les moyens d’amélioration liés à
cette dernière, je tenterai de relever un défi tout aussi original pour
ma part : être bref (argh !). Le but est de brosser rapidement (outch !)
et sans détour (noooon !) l’ensemble des points à considérer pour se
préparer au mieux à un tournoi important. Je passerai donc succinctement
(grrrrrrr !) sur les divers sujets de cet article qui seront
approfondis et enveloppés de nombreuses analogies, métaphores et autres
circonvolutions dans de futures parutions de l'Underblog (ouf !). Cette première partie traitera du choix tactique de la bande et du deck qui seront choisis pour participer à un tournoi. La partie qui suivra traitera des paramètres à prendre en compte durant le tournoi. Ça va, je
n’ai pas fait trop long ? Tant pis, avançons.
Le choix de la bande : le cœur ou la raison
Le choix de la bande est bien sûr le premier
pas à entreprendre lors de la préparation d’un tournoi. Le sujet est
extrêmement vaste et pourrait faire l’objet de nombreux articles (qui
suivront sûrement bientôt). Nous n’aborderons ici que les grandes lignes
de ce choix, en commençant par le début : la bande à choisir. Elément
primordial qui définira l’orientation de votre deck, le choix de la bande
détermine en grande partie les opportunités de marquer des points. Si
nous résumons (aïe) le choix cornélien à des éléments primaires, dans
le jeu de conflits médiévo-fantastiques, la décision de la
faction de base peut se faire selon deux modes.
Le premier mode prend en compte le
concept d’allégeance d'un joueur à une faction qui peut être considéré comme une première
forme de restriction au choix. La question est alors: Quelle bande me
plaît/convient le mieux? Si vous détenez une bande de cœur, dont vous avez l'habitude, et vous souhaitez lui être fidèle, de nombreux
paramètres s’effacent au profit de votre obédience. De
toute façon, j’ai tendance à considérer que l’attachement affectif à sa bande est une composante de succès et donc qu’il est souhaitable de
suivre son cœur de même que sa raison lors du choix de celui-ci.
Le second mode comprend une primauté de
la performance sur l’appréciation particulière d’une bande. La question
devient alors: Quelle bande a le plus de chances de me porter vers la
victoire? Cette interrogation est plus complexe à traiter et demande la
prise en compte de nombreux critères. Il faut d’abord considérer quels
sont les bandes qui sont les plus performantes à l’instant du tournoi dans
le méta. Pour ce faire, il est possible d’analyser les résultats des
événements passés ou de se faire sa propre idée dans son propre groupe
de jeu, s’il est assez étendu. Généralement, dans tout environnement
compétitif, les bandes sont classées par Tier (échelon en anglais),
le premier étant le plus prestigieux et rendant compte des factions les
plus à même de remporter la partie. Dans Warhammer Underworld, en l’occurrence, de nombreuses bandes sont considérées comme détenant un excellent potentiel et le choix n’en est que plus difficile. D’autant
plus qu’un autre facteur est à prendre en considération : les bandes
détenant le plus de chance d’être rencontrées. En effet, il vaut mieux,
tout en choisissant une bande efficace, qu’elle détienne un avantage sur les bandes qu’elle a la plus grande probabilité d’affronter lors du tournoi.
Comme vous pouvez aisément le comprendre, ce genre de calculs donne lieu
à des équations complexes, c’est pourquoi, le premier mode reste à
privilégier si vous appréciez beaucoup une faction et très peu les maux
de tête.
Le choix de la bande: le katana ou le nunchaku
A nouveau, je vais devoir procéder par
une approche sommaire (bleurg !) plutôt que d’entrer dans les détails,
mais un article suivra bientôt sur cette thématique aussi dense
qu’intéressante, rassurez-vous. Une fois la bande choisie, de nombreuses
restrictions vont s’appliquer à la constitution de votre deck. Bien sûr,
ce dernier devra être composé avec soin afin de parvenir à un produit
raffiné capable d’obtenir les meilleurs résultats. Je passerai sur le
deckbuilding (gné !) pour résumer (arf !) l’orientation entre deux
extrêmes.
Le premier est ce que j’appelle le
katana. Simple de maniement et archiconnu, le katana représente un deck
qui a été déjà éprouvé et qui est parvenu gagner le respect de la
majorité de la communauté. En gros, il s’agit de la deckliste qui
circule (à 3 cartes près) après avoir remporté plusieurs événements
majeurs et que chacun considère comme la quintessence d’efficacité du
clan. Son avantage réside dans l’assurance de son efficacité alors que
sa faiblesse se terre dans la connaissance quasi unanime de son
fonctionnement par les adversaires.
Le second, le nunchaku, est moins
intuitif dans sa prise en main et son allure singulière reste peu connue
ou négligée par une grande partie des joueurs. Il s’agit d’un deck qui
s’est peu fait connaître (voire qui a été exploré uniquement par un
nombre extrêmement restreint de joueurs) et dont le fonctionnement
échappe aux attentes de la collectivité (Mollog objos, par exemple – n’essayez même pas de commencer une
deckliste, c’était un exemple obsolète illustrant mon propos). Son
avantage consiste en la grande surprise qu’il engendre chez l’adversaire
alors que son défaut provient d’une puissance peut-être diminuée par
rapport aux « canons » du genre ou en tout cas moins testée que ces
derniers.
Le choix du deck : le postulat de parcimonie
Dans tous les cas, si vous souhaitez
performer lors du tournoi, il serait très souhaitable que votre deck
soit le plus simple possible. Je veux dire par là que plus le deck que
vous aurez choisi fait ce qu’il est censé produire sur la table sans
trop de concentration de votre part (Je dois démonter ses combattants? Garreck power, je charge avec plein de dés en mode full force! Du sang pour le dieu de l'absence de subtilités!), plus
vous pourrez enchaîner les parties en conservant une capacité
d’attention soutenue qui vous permettra d’éviter les erreurs et de
profiter de celles de vos adversaires. En effet, vous pouvez détenir
entre les mains un deck d’une puissance incommensurable, mais si chaque
partie vous coûte un hémisphère cérébral en termes de focalisation
attentionnelle, vous serez lobotomisé dès la seconde partie. Warhammer Underworld est
déjà un jeu généralement taxant au niveau de la réflexion, engendrant
sans cesse une cascade de décisions nombreuses et détenant chacune des
conséquences importantes. Il vaut donc mieux que les mécaniques de votre
deck soient simples et son maniement aisé afin de ne pas trop vous
drainer cognitivement.
L’entraînement
Vous avez choisi votre clan et votre
deck. C’est très bien. Maintenant il va falloir l’entraîner. Beaucoup.
Beaucoup. Beaucoup. Cette phase d’entraînement a de nombreux buts et
c’est pourquoi, même si elle peut se trouver être astreignante, il vaut
mieux s’engager au maximum dans ce processus pour obtenir le produit le
plus raffiné possible. Prenons un à un les objectifs poursuivis pour
bien rendre compte de la portée de la démarche.
L’entraînement: l’amélioration du deck
Le premier but est de confronter la
théorie qui sous-tend votre deck à la réalité de l’usage empirique. Il
s’agit donc d’abord de tester l’optique principale du deck et de
s’assurer qu’elle fonctionne. Si votre Reine des ronces objos parvient péniblement à marquer sa suprématie une partie sur trois en faisant face à un deck qui lui laisse de la marge de manoeuvre, il est clair qu’il va falloir revoir quelques paramètres. De
manière générale, il faut donc appréhender les forces de la création du
deck et s’assurer qu’il est possible de s’appuyer dessus avec certitude.
Une fois que l’angle de jeu a été confirmé, il reste la longue partie
d’élagage des cartes. Il s’agit alors de prendre en considération chaque
carte qui compose le deck et de confirmer son efficacité. Si une
carte « colle » à la main durant de nombreux essais ou si sa portée
paraît faible à chacune de ses utilisations, il faut rapidement la
remplacer afin de tester une alternative plus intéressante. Il est très
compliqué de déterminer à quel point ce stade de l’amélioration du deck
va être chronophage, mais il est important de disposer de temps pour
être sûr de la fiabilité de l’arme que l’on maniera une fois les pieds
dans le sable brûlant de l’arène du tournoi. L’implication de ce moment
de test réduira également le stress par la suite, c’est pourquoi il vaut
mieux bien le préparer.
L’entraînement: la connaissance du deck
Le second but recherché par la phase
d’entraînement qui est au moins aussi important que le premier est la
connaissance du deck. Il est en effet impératif de savoir quelles sont
les cartes qui constituent le deck mais également leurs interactions
ainsi que le moment auquel le besoin de chacune d’entre elles se fait
sentir. Ce savoir peut être intégré relativement intuitivement lors de
la création théorique du deck. Mais l’exercice répété de la
confrontation à la réalité du jeu transcendera toutes les hypothétiques
certitudes acquises pour les transformer en une base bien plus stable,
exploitable au mieux durant les tournois. La connaissance des
implications de chaque carte du deck permettra ainsi de prendre des
meilleurs décisions dans toutes les sphères du jeu: mulligan en début de
partie, pioche d'objectif ou de carte pouvoir, meilleur placement pour une meilleure rentabilité des cartes à venir, bref
l’ensemble de la tactique et la stratégie tout au long de la partie.
Comme je ne cesse de le répéter, Warhammer underworld est un jeu où l’implication
décisionnelle est énorme et ses conséquences extrêmement impactantes.
Or, la connaissance du deck est une des clés primordiales pour permettre
de trancher plus aisément chacun des dilemmes rencontrés.
L’entraînement: l’épreuve du feu
Le dernier but consiste à se sensibiliser aux match-ups
(votre adversaire du jour) les plus probables afin de s’habituer aux
dynamiques adverses et de comprendre comment les enrayer. Bien sûr, il
faudra donc s’entraîner contre chaque bande prédominante, afin de bien prendre la
mesure des différents opposants qui peuvent être rencontrés, mais
surtout contre les « decks du moment » qui sont connus pour leur
efficacité et leur hégémonie au sein du méta. Car ce sont eux qui auront
le plus de chance de surgir lors des tournois et de poser problème au
vu de la reconnaissance générale qu’ils détiennent. C’est également ceux
qui seront le plus probablement représentés dans les rondes finales du
tournoi, aux mains des joueurs expérimentés. C’est pourquoi, même si une
préparation devrait comprendre des affrontements de l’ensemble des bandes afin d’être exhaustive, il est important de privilégier la
confrontation aux decks reconnus pour leur performance.
L’entraînement et le choix du deck: un processus itératif
Les phases de conception du deck et de
l’entraînement ne sont le plus souvent pas aussi bien séparées que dans
ma présentation excessivement structurée. Il est très probable que
plusieurs decks (voire plusieurs bandes) seront testés simultanément afin
d’entrevoir lequel se distingue comme le plus puissant ou le plus en
lien avec ses propres affinités. De même, il est très possible que lors
de la phase d’entraînement, un deck qui avait été conceptualisé comme le
fer de lance à utiliser en tournoi semble soudain obsolète. De nombreux
motifs peuvent mener à cette décourageante conclusion: manque
d’attachement du joueur pour le deck, incapacité à surmonter certains match-ups,
difficultés à s’approprier les mécaniques de bases ou encore dynamique
demandant trop d’efforts mentaux peuvent être autant de constats
rédhibitoires. C’est pourquoi, la phase d’entraînement doit généralement
se dérouler bien en avance du début du tournoi afin de prendre en
compte tous les imprévus possibles et les nombreuses itérations de la
création de son deck.
Les questions à se poser sur son deck
1) est-ce que j’aime mon deck?
2) quels sont les moyens que possède mon deck pour parvenir à la victoire?
3) quels sont les match-ups les plus compliqués?
4) est-ce que mon deck convient au méta actuel?
5) est-ce que chaque carte de mon deck ne pourrait pas être remplacée par une autre plus utile?
Nous parvenons au terme de cette première partie. On se revoit très bientôt pour la suite qui apportera d'autres points à envisager en préparation et durant le tournoi.
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