La Reine du méta: La menace fantôme



 

La reine du méta


Nous sommes au début de la saison Beastgrave et, depuis un certain moment déjà, une bande occupe quasiment constamment le haut du panier des événements majeurs. En effet, la reine des ronces et ses sbires faméliques et hâves parviennent lors de chaque tournoi d'importance à se classer avec une facilité déconcertante sur le podium. Le but de cet article est de s'interroger sur les raisons de cette suprématie spectrale et de relever les particularités de méta qui donne tant de valeur à la bande des fantômes en loques. Je ne me lancerai pas ici dans une description détaillée de la bande, de sa composition et de ses cartes, laissant cette tâche à des spécialistes de la question qui écriront peut-être un article à ce sujet. Mon propos sera donc plus d'analyser le contexte actuel qui donne un ascendant aux engeances des linceuls. Vous êtes prêts ? Chaussez-vous de vos bottes imperméables et de vos pelles les plus solides, nous allons faire un tour par le cimetière !

Un bel héritage


La deuxième saison de Warhammer Underworlds, Nightvault, avait commencé en fanfare avec une boîte de base contenant deux bandes qui à elles seules allaient définir le méta : les maîtres de la magie sous les traits barbus des Cursebreacker et l'incarnation de la malveillance sous toutes ses formes, la Reine des ronces. On remarquera pour le coup que Beastgrave ne s'est pas exactement définit sur la même formule avec des bandes contenues dans la boîte de base qui restent solides, mais qui n'ont, actuellement en tout cas, aucune prétention d'hégémonie sur le méta. La reine des ronces a donc derrière elle déjà un solide historique datant de plus d'un an et je pense qu'il s'agit d'une première explication de ses performances actuelles. Lors de sa sortie, la reine, malgré ses courbes cadavériques, avait déjà réussi à séduire de nombreux joueurs grâce aux caractéristiques d'une bande comprenant de nombreux attraits. La joyeuse bande de spectre démontrait d'ailleurs durant toute la deuxième saison une grande efficacité et était la plupart du temps surreprésentée dans les tournois. Ce qui veut dire que la reine des ronces, à la sortie de Beastgrave est un archétype archiconnu que de nombreux joueurs ont bien en main, connaissent par cœur et ont le plus souvent piloté durant de nombreux tournois.  Il est donc normal que la bande offre une certaine performance, du fait des habitudes (voire des réflexes) acquises lors de la saison précédente par de nombreux joueurs qui la privilégiait déjà.

L'avènement des pions objectifs


Beastgrave est la saison de la forêt, de la chasse, de la traque, des proies et des prédateurs. En ceci, les pauvres spectres de la reine se trouve bien dépourvus, comme il se doit. On a du mal à s'imaginer comment les arpenteurs de couloirs vont gagner en puissance dans le domaine des fougères. Et pourtant, la première bande sortie, les goules dégoulinantes, offrent un nombre impressionnant d’objectifs universels basés sur les pions objo et changent considérablement la perspective du jeu. La stratégie d’occupation des pions objectifs était déjà très intéressante avant cet apport car permettant un gain impressionnant de points de gloire. Mais elle souffrait à l’époque d’une forme de rigidité qui la rendait relativement compliquée à installer. Avec les nouvelles cartes fournies par les galantes goules, et, avec trophée insaisissable, un événement permettant de déplacer un pion de pas moins de deux cases, non seulement la stratégie du contrôle des pions objectifs gagnait en flexibilité, mais en plus elle permettait d’engranger un nombre de gloire encore jamais atteint avec des objectifs à 3 et 4 points. Qui s’imaginait que les caves forestières abriteraient tant d’intérêts pour les pions objectifs. ? Dans cette nouvelle perspective, la bande de la reine était déjà toute désignée pour occuper une place de choix.

 L'objectif qui tue


Nous l'avons vu, la propension aux objectifs en lien avec les pions objectifs ont fourni un ascendant considérable à la reine et à sa bande. Et à ce moment, là, Victoire temporaire n'était pas encore sortie. Cette carte à elle seule donne un intérêt stupéfiant au groupe de spectres grâce à celui qui représente le mieux le roi de l’échiquier : Varclav. Je ne m'appesantirai pas sur la puissance de l'action du fringant geôlier qui à elle seule mériterait un article tant elle n'a aucune commune mesure avec les actions de mouvement des bandes relativement semblables. Mais, grâce à elle, la bande de la reine des ronces est la seule qui peut scorer avec une facilité déconcertante une Victoire temporaire dès la première action du premier tour et ceci sans avoir à jouer une carte de sa main. Deux points de gloire immédiatement tout en capitalisant sur une position qui permettra sans doute d'engranger d’autres objectifs de fin de tour est une entrée brutale en matière que n'importe quel adversaire souhaiterait éviter. D'autant plus que ces deux points de gloire permettent en général d'investir dans des augmentations qui vont permettre une plus grande efficacité très tôt dans la partie. Bien sûr, marquer une Victoire temporaire est accessible à toutes les bandes et, même pour les spectres, il est finalement assez rare que cela se fasse au premier tour. Mais la facilité dérisoire qu'ils démontrent à le faire est un argument non négligeable à leur suprématie actuelle de mon point de vue.

 La distinction des tâches


La puissance de la cohorte des livides loqueteux provient, en grande partie, de la répartition subtile des différentes figurines la constituant. En ceci, elle se démarque particulièrement des autres bandes de la même envergure, les gueuses goules et les sympathiques squelettes. En effet, alors que les autres morts-vivants ont tendance à mettre tous les os dans le même cercueil, avec un leader détenant simultanément la force de frappe majeure et le pouvoir constitutif de la dynamique de la bande, les spectres ont la chance d'avoir une distinction entre les deux. Ainsi, si la reine haineuse représente le fer de lance qui peut se précipiter au centre de la formation adverse pour y frotter ses piquants, Varclav, quant à lui, peut rester en retrait pour faire profiter avantageusement les chainsraps de sa malveillante influence. On pourra d'ailleurs noter que le geôlier est également doté d'une force de frappe que lui envient de nombreuses autres bandes. Une stratégie similaire, pour les galeuses goules et les stoïques squelettes, par l'envoi de leur leader au front reste peu envisageable, puisque sa perte en début de partie serait un handicap bien trop conséquent. La reine des ronces profite donc d'une polyvalence et d'une diversité qui est bien supérieure aux alternatives comparables, lui donnant sur le terrain un avantage certain.


Evanescence

Nous touchons ici à un point délicat. Je suis en général très impressionné par le travail de suivi et de régulation des concepteurs de Warhammer Underworlds qui par le biais des listes restreintes et FAQs parviennent à maintenir un excellent équilibre dans le jeu. De même, la création des bandes me laisse admiratif de l'imagination et de la stabilité qu'il s'en dégage. Toutefois, je pense que les concepteurs de la bande de la reine des ronces ont commis une erreur de design flagrante lors de la création des spectres, erreurs qui a été reproduite une seconde fois avec les geigneuses Banshees. Je veux bien que les spectres ignorent la tangibilité des obstacles. Je trouve génial qu'il puisse traverser les ennemis lors des mouvements, particularité qui a permis une condition d'exaltation très intéressante chez les Banshees. Par contre, l'invulnérabilité aux cases fatales me pose problème car il s'agit d'un attribut à la fois extrêmement puissant et appliqué à l’ensemble de la bande. Les cases fatales étaient déjà très nettement exploitées dans Nightvault. Avec la sortie de Beastgrave et l'apparition des cases pièges qui peuvent être placées en début de partie, cet aspect a été encore renforcé et offre, contre la plupart des bandes, un facteur stratégique très intéressant, avant même que la partie ne commence. Contre l'équipe famélique de la reine des ronces, par contre, cette dimension ainsi que son intérêt s'effacent totalement et les spectres commencent avec un avantage conséquent en pouvant décider d'une case qui sera dangereuse pour leur adversaire, sans subir aucun contrecoup. Et n'abordons même pas le sujet des plateaux truffés de zones rougeoyantes que les fantômes peuvent gaiement traverser tout en dressant un obstacle conséquent à l'avancée de leur adversaire. Dans un jeu de placement, où les combattants de base n'ont que peu de points de blessure, le fait de ne pas être gêné dans ses mouvements et de n’avoir à craindre aucun ajout de blessure lors des reculs causés par l’ennemi a été, à mes yeux, clairement sous-estimé par les concepteurs des filandreux fantômes. On pourra bien sûr rétorquer que la contrepartie de cet état immatériel est l'impossibilité de jouer l'objectif Risque calculé. Il s'agit d'un argument tout à fait valide, mais qui est largement compensé par l'accès de la bande à des objectifs immédiats très puissants.
 
Ces quelques points, et sûrement d’autres qui m’ont échappé, expliquent à mes yeux les performances actuelles d’une bande qui est très clairement tout en haut de l’échelle de puissance d’Underworlds. Je pense que les decks qui souhaitent être efficaces en tournoi doivent se préparer à rencontrer souvent la reine et ses assommants acolytes et prévoir des solutions pour pouvoir les affronter à chances égales. Quelles seraient donc ces balles d’argent réservées aux translucides morts-vivants me direz-vous ? Peut-être s’agira-t-il d’un futur article de l’Underblog, qui sait ?

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