Les leçons du traité des 5 roues appliquées à Unerwolds



Bienvenue dans cet article un peu spécial pusiqu'il s'intéressera à l'application de certains conseils tactiques qui datent un peu de plus de 350 ans à notre jeu préféré un tout petit peu plus moderne. Ainsi, nous verrons dans les lignes qui suivent comment appliquer les leçons de combat du Traité des cinq roues, un livre de stratégie pour devenir un meilleur combattant, duelliste, artisan et joueur d'Underwolrds (on se doute que cette dernière catégorie n'était sûrement pas la cible de base). L'auteur de ce sympathique traité n’est autre que Miyamoto Musashi qui en plus d’être considéré comme le plus grand duelliste de tous les temps (et à son époque, le titre était plutôt disputé), est aussi reconnu pour être le créateur d’un style de combat utilisant deux sabres (un peu comme le leader de la prochaine bande d'orruck, toute proportion gardée).

Cet article sera décomposé en deux parties (vous êtes en train de lire la première), son contenu demandant une méditation profonde et un entraînement intensif afin d’être assimilé dans les meilleures conditions (et surtout pour suivre le schéma de fou de merchandising que propose underworlds avec des bandes arrivant peu à peu).
En ce qui concerne Musashi, à l’instar du père Noël, il est difficile de séparer l’homme de la légende (le gars en question est censé s’être retiré dans une grotte pour rédiger son livre avant sa mort, quand même – je parle de Musashi, pas du père Noël, hein). Ronin ayant dévoué son existence à la voie du perfectionnement de sa technique au sabre depuis son plus jeune âge (qu’il a commencé en brisant le crâne d’un duelliste avec la pancarte annonçant le duel, quand même…), Musashi a vécu une longue vie durant laquelle il a toujours appliqué les principes tirés de sa pratique du sabre (et du pourfendage de ses adversaires). Ayant à son actif un nombre d’exploits prodigieux, bretteur invaincu durant toute sa carrière malgré des affrontements avec des « stars » des arts martiaux de son époque et avec l’équivalent d’une armée entière du monde de Warhammer (enfin 100 opposants…c’est déjà plutôt bien), Musashi s’est illustré aussi bien par sa vie que par la trace écrite qu’il a laissée : « le Traité des 5 roues» où il synthétise la substantifique moelle de la technique qui lui a permis de déterminer son existence (et l’interruption de celle de ses adversaires).
Le style lapidaire de Musashi dans ses écrits a ses désavantages et ses avantages. Son désavantage principal réside dans le fait qu’il est parfois compliqué d’interpréter ses principes, souvent peu intuitifs sans élaboration ou sans exemples fournis, pour en permettre une compréhension facilitée. Son avantage consiste dans la réflexion qu’il engendre et, nous concernant plus directement, à l’adaptation relativement aisée qu’il permet à des mécaniques de jeu comme Underwolds (mais Musashi, en visionnaire, avait sûrement prédit qu’il en serait ainsi). L’ouvrage se lit facilement et je ne peux que recommander sa lecture pour toute personne qui s’intéresserait même vaguement à la stratégie, puisque de nombreux enseignements peuvent être adaptés à notre quotidien une fois qu’ils ont été interprétés.
Parmi les très nombreuses leçons que promulgue Musashi surgit un paragraphe très étrange puisqu’il se compose d’une liste de principes très peu explicités, alors que le reste de son œuvre ne suit pas du tout ce schéma. C’est pourtant ce passage qui constituera le cœur de cet article. A chaque fois, je citerai le principe, puis m’attarderai sur son interprétation toute personnelle avant de l’adapter à son utilisation à Underwolds
.
Ceux qui veulent connaître ma tactique doivent obéir aux principes suivants selon lesquels ils peuvent pratiquer la Voie :

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1) Eviter toute pensée perverse

Le premier principe semble particulièrement difficile à interpréter ou à transposer au monde du jeu d'Underwolds. On pourrait peut-être le résumer à « il ne faut pas jouer Cursebreacker», mais cela paraît un peu réducteur. Je me permettrai une interprétation très personnelle de ce principe à la fin de cet article puisqu’il me paraît résumer à lui seul tous ceux qui semblent en découler (et que vous n’aurez que dans la deuxième partie, aha, quel suspense!)

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2) Se forger dans la Voie en pratiquant soi-même (et non par le jeu des idées)

On tombe ici sur un des poncifs des théories de l’apprentissage mais qui a été particulièrement mis à l’oeuvre dans le Japon médiéval, où seule une pratique assidue et quasi masochiste était reconnue pour permettre la perfection de la technique. Tous ceux qui ont pu pratiquer des arts martiaux un tant soit peu traditionnels ont pu faire l’expérience de leur répétitivité souvent rébarbative, d’autant plus dans une époque moderne où tout se doit d’être facilement accrocheur pour être consommable. Plutôt qu’une théorisation cérébrale visant à trouver la meilleure idée à appliquer, Musashi préconise une expérience de la réalité en se confrontant à cette dernière afin de parvenir à l’affinement terre à terre de sa technique. Ce principe peut être appliqué directement à Underworlds où les décisions théoriques de deckbuilding et de stratégie doivent passer l’épreuve du feu de plusieurs dizaines de parties pour être évaluées concrètement.
De manière générale, dans les jeux dont les mécaniques sont un tant soit peu complexes, il faut s’y confronter à de nombreuses reprises pour bien connaître chaque rouage potentiellement décisif. D’autant plus dans les jeux extrêmement coûteux au niveau de la concentration. Or, Underworlds présente une arborescence cyclopéenne de décisions à prendre, véritable dédale dans lequel il s’agit de naviguer afin de trouver la voie vers la victoire la plus accessible. Pour ce faire et pour apprendre à s’adapter à n’importe quel labyrinthe décisionnel à venir, il faut sans cesse explorer les diverses possibilités pour parvenir à un certain niveau de maîtrise. Il vaut donc mieux enchaîner les parties pour se « forger » par la pratique plutôt que ressasser sans cesse des concepts abstraits qui ne seront pas forcément viables sur le terrain. Ceci peut être particulièrement vrai dans l’avis que l’on peut se faire des différentes cartes du jeu. De nombreuses cartes (objectifs, subterfuges ou améliorations) considérées d’abord comme peu efficaces sont grandement remontées dans mon estime une fois que je les ai intégrées dans des decks pour les tester, ou, encore mieux, que j’ai été défait par leur utilisation. Il vaut ainsi mieux s’entraîner avec des cartes sur lesquelles ont pourraient entretenir des doutes avant de les mettre de côté, sous peine de passer à côté d’une opportunité négligée par une approche trop cérébrale et parfois biaisée.
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3) Embrasser tous les arts (et non se borner à un seul)

Friand des comparaisons et des métaphores, Musashi souligne ici l’intérêt du parallélisme entre des pratiques différentes qui permet autant la révolution de chacune d’elles que la remise en question de ses habitudes. Cette assertion très vague sur le domaine artistique général peut être mise en perspective par la vie de duelliste du Ronin et ainsi restreinte aux pratiques martiales. On pourrait alors l’interpréter comme : « Il faut connaître les autres formes d’arts martiaux ». Dans Underworlds, ce principe peut être transposé à la connaissance de ttoutes les bandes les plus importantes plutôt qu’à sa bande de cœur. En effet, en général, les joueurs se cantonnent à « n’embrasser qu’un ou deux arts » en n’utilisant que des bandes qui les attirent le plus (comme le veut d’ailleurs le deuxième principe de cette belle liste) sans élargir leur pratique à l’ensemble des possibilités offertes par la diversité des factions d'Underworlds.
Pourtant, même si la pratique répétée de ses bandes favorites est essentielle lors de la recherche de performance, une pratique « décloisonnée » ouverte aux autres factions comporte de nombreux avantages. Tout d’abord, la définition des forces et faiblesses de sa bande ne peut passer que par la comparaison à celles des autres factions, d’autant plus dans un univers aussi diversifié qqu'Underwolds, où l’importance des match-up est prépondérante. Comment savoir si notre bande démontre une certaine capacité d'occupation de pion objectif si nous n’avons jamais eu entre les mains un deck Reine des ronces, axé exclusivement sur la prise et le maintient de ces pions ? La connaissance de sa propre bande et de ses possibilités de jeu passe donc par l’exploration des autres factions autant par le savoir que par la pratique. De même, changer régulièrement de faction en essayant des nouvelles dynamiques permet également de déceler les mécanismes et les faiblesses inhérents à chaque bande. C’est pourquoi il peut être judicieux par exemple de jouer les bandes qui posent le plus de problèmes dans les match-up. Il s’agit d’une excellente manière de mettre en lumière les points faibles et de les contrer car l’analyse de leur fonctionnement depuis l’ « intérieur » amène d’autres informations que celles que l’on perçoit en étant leur adversaire. Ainsi, dans Underwolds, l’embrassement de toutes les bandes permet à la fois de renforcer le deckbuilding de ses bandes de cœur tout en s’adaptant mieux aux match-up toutes factions confondues.

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4) Connaître la voie de chaque métier (et non se borner à celui que l’on exerce soi-même)

On se rapproche ici très fortement du principe précédent qui cette fois s’applique au domaine professionnel plutôt qu’à l’espace artistique (même si la dichotomie, surtout dans le cadre du Japon médiéval, est très discutable, je l’admets). Un léger détournement permet une interprétation sur la connaissance du but visé par chaque voie. Cela devient dans Underwolds les multiples optiques de jeu avec les conditions de victoire qui les accompagnent.  En général, on considère quatre optiques générales qui vont déterminer le style de jeu que peu prendre une bande: Aggro (faire ramasser ses dents à l'adversaire), Objectifs (se planquer sur des objectifs et attendre que le temps passe), Contrôle (scorer en tordant le bras dans le dos de l'adversaire pour qu'il ne score pas) et Bilboquet (catégorie totalement inventée il y a 3 minutes qui consistent à juste scorer dans son coin sans intéragir particulièrement avec l'adversaire (j'aurais pu la nommer Lady Harrow style aussi)). En plus de ces 4 styles de jeu, on parle également de flex pour un mélange comprenant deux genres. 
 En l'occurrence, dans Underwolds, il paraît évident qu'il faut suivre l'optique déterminée par sa bande et son deckbuilding pour marque davantage de points. Il ne faut pourtant pas oublier de bien connaître l'optique du deck adverse afin de prendre des décisions qui empêcheront qu'il prenne l'ascendant. Et il s'agit là d'une subtilité sur laquelle je reviendrais sans doute dans un prochain article. Une des tensions très intéressante qui fait partie de la stratégie d'Underwolds est de constamment choisir entre suivre le chemin déterminer par sa propre dynamique et se positionner en obstacle sur celui de l'adversaire. Ainsi, même s'il est très tentant pour un joueur Garreck d'envoyer l'ensemble de ses combattants se frotter aux haillons de spectres pour engranger ses points de gloire, il sera parfois préférable de retenir sa rage et, en connaissant les conditions de scoring de la Reine des ronces, de positionner un guerrier sur un objectifs en retenant sa charge pour bloquer la possibilité à la bande de spectres de marquer de nombreux objectifs. Ainsi, parvenir à garder en tête les différentes voies vers la victoire plutôt que seulement la plus évidente dans sa position permet une plus grande polyvalence et ainsi une meilleure adadptation.

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5) Savoir distinguer les avantages et inconvénients de chaque chose

Musashi aborde ici la dualité présente dans toute chose et l’intérêt de percevoir aussi bien les qualités que les défauts afin d’exploiter au mieux les situations. Ce point est aisément applicable à notre monde régi par des lois physiques qui imposent systématiquement un contrepoids à tout avantage. Ainsi, un adversaire avec une masse musculaire très développée pourra bénéficier d’une grande puissance mais au détriment d’une perte de vitesse. De même, la supériorité numérique d’un camp sur l’autre peut se transformer en une difficulté dès lors que l’espace est restreint, comme le savent particulièrement bien 300 Spartiates. Dans l’univers des jeux, où l’ambivalence est bien moins commune et où des cartes peuvent être créées avec un nombre minimal de défauts (voir aucun), le parallèle est plus compliqué à établir. Pourtant, Underworlds semble pour l’instant relativement bien équilibré et les cartes les plus puissantes rejoignent la liste restreinte, contrainte à respecter pour pouvoir accéder à leur potentiel. Il est donc parfois plus utile d’éviter de se focaliser sur les traits les plus saillants d’une carte qui présente une forte menace, et chercher à en comprendre le fonctionnement pour être capable de le contourner.
Ainsi, par exemple, l’effet de Rebond, carte plus que contestée, peut effectivement être redouté par son impact très important sur la partie. Mais en analysant bien son effets et ses restrictions, il est possible pour l’opposant de parvenir à affaiblir sa portée, en envoyant par exemple des attaques de peu de dégâts sur des cibles pourtant intéressantes afin de voir si l'adversaire la jouera plutôt que de risquer que son leader boosté aux hormones prennent le risque de se voir renvoyé sa propre attaque. De même, même les bandes considérées les plus puissantes peuvent devenir un poids mort du fait même de leur immense pouvoir une fois qu’elles sont contournées. Ainsi, les Cursebreackers reposent en général en grande partie sur leur Stomsire pour mener à bien leur partie. Toute attaque parvenant rapidement à mettre hors d'état de nuire le puissant magicien rend la bande bien moins efficace. De même, les sorciers ont tendance à baser leur jeu sur les sorts qu'ils jetteront. Un positionnement ne leur donnant que peu de cibles aura tendance à les ralentir considérablement. Il vaut donc mieux appréhender toutes les dimensions d’une carte et d'une bande d'Underwolds afin de savoir comment la manier au mieux ou, au contraire, la contrecarrer, plutôt que de s’en servir systématiquement comme d’une pierre angulaire stratégique ou d’y voir une Némésis incontrôlable.

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Conclusion

Et voilà, alors que l’on arrive à l’évocation de la Némésis incontrôlable, cet article prend fin. Quel suspense insoutenable, n’est-il pas? D’autant qu’il vous reste pas moins de quatre principes à découvrir, sans parler du premier dont l’interprétation correcte est l’équivalent de la révolution copernicienne appliquée à Underwolds (je ne vous dis que ça…). On se revoit donc bientôt pour la suite de cet article palpitant dont le meilleur reste à venir tant chacun des prochains principes est l’équivalent d’une révélation karmique (et ouais, on est comme ça dans l'Underblog, on aime bien laisser planer le mystère et exacerber la curiosité). Allez, je vous donne un indice: le principe numéro 7 ne parle pas du meilleur moyen de préparer une soupe aux poireaux (ne vous avais-je pas dit que ça allait être génial?).

Commentaires

  1. Superbe article. J'ai pris plaisir à le lire et à mettre mon cerveau en éveil sur des points qui, si pour certains semblent évidents, sont intéressants à rappeler.

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    1. Merci beaucoup pour ton retour! Ca fait bien plaisir! J'espère que la suite te plaira autant :)

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    2. Y a qu'à continuer sur cette voie... C'est bien parti en tout cas. ;)

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  2. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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